A mes yeux, il y a deux façons bien connues d’entrer dans la voie chamanique. Ces deux passages impliquent l’Appel à un mode de vie chamanique. L’une des façons fait que l’appel vous parvient de façon inattendue: cela vous arrive et vous n’avez que peu de choix en la matière. L’autre façon fait qu’il existe un désir ou une quête intérieure naturelle pour prendre le chemin du chamane. Chacun de ces passages est tout aussi bon l’un que l’autre et les deux chemins vous appellent à vivre votre vraie vie. Mon chemin s’est présenté de la première façon.
Quand j’avais 12 ans j’ai reçu le bureau de mon père comme chambre à coucher. Il s’agissait d’un grand espace avec une grande librairie séparée: des doubles fenêtres faisaient face à la forêt qui n’était qu’à quelques mètres et j’avais une salle de bains privée. J’étais une créature de solitude et j’adorais me cacher dans la bibliothèque. J’aimais être assis à mon bureau près de la fenêtre et contempler la forêt. Souvent je grimpai par la fenêtre de la salle de bain pour me rendre sur le toit et regarder le coucher de soleil par-dessus les arbres et en automne et hiver admirer les arbres se profiler devant des ciels magenta. Je passais beaucoup de temps à jouer dans la forêt et à l’explorer. Un jour arriva enfin, où j’apportai des arbres dans ma chambre à coucher. Je rassemblais quelques grandes branches et les érigeais dans les quatre coins de ma chambre: je les peignais avec des couleurs fluorescentes afin qu’elles luisent dans la nuit. Ce fut une forêt magique dans la nuit; un espace de rêve dans lequel je m’attardais à explorer mes sensations et de vastes domaines d’imagination. Des petites fables émergeaient de ces rêveries, telles des fougères et des herbes poussant sur le sol de la forêt. Occasionnellement, des comètes traversèrent le ciel enchanté de ma chambre à coucher.
Un soir, quand j’avais à peu près 18 ans, je grimpai sur le toit pour regarder le coucher du soleil comme je l’avais fait tant de fois auparavant. Et cela est arrivé. La lumière dorée baignait l’épais feuillage de la forêt et le dessus des arbres; le brouillard du soir se posait comme de la fumée. De ce brouillard, comme formant une sorte de mirage, une claire vision de mon futur a lentement pénétré ma “vue” – je me voyais clairement travaillant dans une forêt quelque part dans le monde, entrain de guérir des gens comme si je les aidais à se reconnecter à l’esprit divin.
Je savais alors que ceci allait être ma raison de vivre. J’appelle cela mon “premier éveil” mais je l’ai complètement mal interprété en pensant que “je devais devenir un pasteur chrétien”. Ainsi, au fil du temps je suis allé au séminaire, je fus ordonné et j’eus une paroisse pendant trois ans.
J’avais du plaisir à donner des cultes, spécialement pendant les changements de saison et les jours saints et j’aimais vraiment le travail de conseiller. La paroisse a grandi rapidement du fait de l’accroissement des activités pastorales et de conseils. Un ancien plutôt conservateur est venu se plaindre à moi en privé, me disant que l’église était plutôt devenue une policlinique. Bientôt il est devenu clair à mes yeux que d’être un pasteur chrétien n’était pas le bon moyen pour moi spirituellement ou socialement. J’étais plus un guérisseur spirituel qu’un pasteur. Ainsi je me suis résigné et j’ai pris un travail dans un centre de conseils. Ceci fût un acte décisif qui changea ma vie, car je me mis à conseiller de façon intuitive, faisant confiance à l’esprit divin pour me guider.
Les résultats furent étonnants, mais j’étais désorienté du fait que je savais comment faire des choses qui ne figuraient pas dans les livres de conseillers. Je ne savais pas ce que je faisais ou pourquoi cela fonctionnait. Je le faisais simplement. Puis un “deuxième éveil” se présenta. J’avais environ 32 ans.
Pendant des années j’avais remarqué des ailes d’oiseaux et des plumes dans les ombres des arbres durant la nuit. Je pensais que c’était normal et que n’importe qui pouvait voir ces ailes majestueuses. Je fus surpris quand je réalisai que ce ne fut pas le cas. Une fois que j’ai réalisé que je voyais d’une façon visionnaire et que les autres n’avaient pas les mêmes expériences, ceci devenait de plus en plus intéressant. Je commençai à vraiment porter attention à ce que je “voyais”. Je m’asseyais dehors la nuit et regardai un arbre en particulier. Il se transforma en un arbre particulier et magique, avec un énorme serpent multicolore rampant dans ses branches.
Je pouvais regarder cet arbre à n’importe quel moment et au bout de quelques secondes je voyais ce serpent. Rapidement cette activité visionnaire s’est accrue. Je me rendis au travail en voiture un jour quand la route devant moi s’est fissurée et ouverte en un énorme abysse dans lequel ma voiture a plongé. Il y avait des êtres hallucinants dans les profondeurs; des dieux et des esprits, des visages et des masques luisants. Au-dessus de l’abysse se dressait un gigantesque oiseau-tonnerre. Je savais que j’étais entrain de conduire la voiture et que je devais me sortir de cette transe.
Quelques jours plus tard, en travaillant dans mon sous-sol, je ressentis un besoin spontané et urgent de danser. Je commençai à danser et remarquai que l’oiseau-tonnerre était là, dans la pièce avec moi. Nous nous fondions l’un dans l’autre puis nous nous séparions. Et je tentai de me fondre en lui de nouveau mais cette fois-ci ce fut une expérience différente. Je le sentis comme un esprit humain.
Il parlait à l’intérieur de moi et me disait qu’il était mon arrière-grand père Cherokee et qu’il était temps pour moi que je me réveille et que je réalise qui j’étais et ce que j’étais sensé faire ici-bas.
A ce moment-là je sus que j’avais besoin d’assistance pour m’aider à trouver un sens à ces expériences et à les contrôler. Je ne pensais pas du tout que j’étais fou – peut-être que je l’étais – mais je savais que j’avais besoin d’une sorte de maître. Je sentais que ce que j’étais entrain d’expérimenter était empreint d’un grand sens et que cela concernait mon travail dans cette vie.
Ce ne fût pas facile de trouver un maître d’initiation bien informé, il y a 30 ans de cela. Je savais ce qu’un psychiatre ferait de moi. Finalement j’ai trouvé un psychanaliste Jungien grandiose, T.J. Kapacinsakas, qui m’a déclaré qu’il était familier d ces phénomènes, qu’il appelait “éveil chamanique”. Il me dit que je devais entrer en contact avec un chamane et m’envoya dans l’Ontario du Nord pour deux semaines où je reçus de l’aide et où je fis une Quête de Vision sur le lac de Temagami, dans le territoire des Quêtes de Vision près de Bear Mountain. J’y ai rencontré Dave Knudsen qui conduisit la Quête et c’était lui, le maître d’initiation dont j’avais besoin à ce moment-là.
Durant cette quête je me suis profondément connecté à de nombreux esprits de la forêt, j’eus beaucoup de visions mais la principale, la vraie vision était une simple pierre, une pierre d’un brun bleuté, posée en face de moi. Je la touchai, la frottai plusieurs fois. Je l’ai humectée avec de l’eau en utilisant mes mains et elle brillait de taches argentées. J’étais attiré par sa solidité et sa simple beauté terrestre. Puis une voix silencieuse émergea “ceci est ton noyau , ton essence et celui de ton travail dans la vie : vivre à partir de ce noyau solide qu’est le cœur et aider les autres à en faire autant.” Je réalisai que cette pierre était un talisman symbolique de ce que ma vie et mon travail devaient être.
J’ai interpellé le Grand Esprit et les esprits du lieu que je sentais près de moi et leur disais “je n’ai pas de maître, personne pour m’aider sur ce chemin.” La voix est revenue “nous allons t’apprendre” et je répondis “mais je devrai trouver une façon de pratiquer et d’en vivre”. Puis une voix silencieuse émergea et me dit que non seulement je pourrais mais je devrais me rendre à l’Université de Chicago, étudier et créer des structures pour y travailler. Des structures qui seraient une aide pour les autres et pour moi-même, dans le but de réveiller la culture moderne afin qu’elle soit à nouveau à cœur ouvert et honorant la terre.
J’ai donc écrit à Mircea Eliade, la seule figure que je connaissais qui était associée à des études chamaniques à Chicago. Ce fût lui qui introduisit le chamanisme au monde moderne il y a presque 60 ans avec son livre CHAMANISME: LES TECHNIQUES ARCHAIQUES DE L’EXTASE. J’avais de la chance! Eliade me répondit et me convoqua. Je fis plusieurs voyage à son appartement de Hyde Park. Il me conseilla des lectures, me donna une structure conceptuelle et ma première guidance sur comment procéder. Il m’invita à venir à Chicago pour étudier. La santé d’Eliade déclinait à l’époque, il souffrait terriblement d’arthrite. Avant que j’arrive pour étudier avec lui académiquement à Chicago, son énorme bibliothèque personnelle a pris feu. Ce fut une grande perte pour lui et le signe qu’il arrivait à la fin de sa vie. Il décéda peu de temps après. J’étais dans une grande détresse et je ne savais avec qui étudier maintenant. J’ai vite eu connaissance du travail de Robert L. Moore, l’analyste Jungien et le collaborateur de Victor Turner sur la structure et la procédure des rituels. Le Dr Moore, lui aussi profondément influencé par Eliade a écrit un livre sur l’Archetype de l’initiation et le maître d’initiation. Ce fut Moore qui inventa ce terme “ritual elder/maître d’initiation”. Je me suis donc enrôlé tout à la fois à l’Université de Chicago, le séminaire théologique de Chicago, et l’Institut C.G. Jung de Chicago, avec l’encouragement du Dr Moore j’ai été capable de concilier et de coordonner mes études sur Jung et le chamanisme puis finalement l’éthno-psychologie et l’antropologie médicale. Ce fût un régime d’études très riche. Plus tard il me demanda d’écrire un livre à ce sujet pour sa série dans Paulis Press sur Jung et la spiritualité. C’est ainsi qu’est né le livre JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et le Chamanisme. Dialectique.)
De nos jours, de nombreux chamanes-psychothérapeutes, ont commencé par être psychologues ou thérapeutes et sont ensuite devenus chamanes. Pour moi cela s’est produit dans le sens inverse; le point crucial de mes études fut de trouver des façons de m’adapter à la société moderne et de communiquer la valeur du chamanisme au monde moderne.
Robert L. Moore fut ma première chaire de doctorat et sous sa guidance j’ai tant appris en matière de direction d’initiations. Bientôt je me concentrai sur un deuxième doctorat en étant admis dans la classe du grand anthropologue médical Sudhir Kakar à l’Université de Chicago.
Fondamentalement, par ses propres recherches plus récentes, Kakar a comblé un vide, laissé par Eliade, pour moi et d’autres. Kakar a passé 3 ans sur le terrain, avec des chamanes indigènes, les interviewant, les filmant, comparant les idées avec les systèmes de thérapies modernes et la psychanalyse. Il a publié ses découvertes dans un livre célèbre : CHAMANES, MYSTIQUES ET MEDECINS et dans une variété de films documentaires. Il a développé le nouveau domaine de la psychologie culturelle et a été le mentor de Erik Erikson à Harvard pour l’écriture de GHANDI’S TRUTH. Mais dans cette classe, dans laquelle il n’y avait que des places debout, nous visionnions les films ethnographiques que Kakar avait tournés des chamanes du sud-est de l’Asie. Nous traduisions et analysions les aspects communs et les différences entre les structures et les procédures des guérisons rituelles. Robert Moore m’avait donné les ”yeux” pour voir des choses qu’autrement je n’aurais pas vue chez ces chamanes pratiquant leur art de guérison.
J’étais grandement inspiré et encouragé par le Dr Kakar, car grâce à son travail j’ai trouvé une voie pour amener au grand public une meilleure prise de conscience et légitimité du pouvoir guérisseur que le chamanisme pouvait apporter à la culture moderne occidentale, imbue de matérialisme et de rationalisme. Un jour j’ai rassemblé mon courage et j’ai demandé au Dr Kakar s’il voulait bien faire une conférence dans mon comité de dissertations et il a généreusement accepté.
Mais pendant cette conversation je lui ai parlé de mon propre travail et expérience chamaniques.
Il fut fasciné et voulut connaître les détails de mon histoire. La prochaine chose portée à ma connaissance, était que je devenais le sujet d’une matière de diverses classes. Le titre du cours était “Systèmes de guérison à travers les cultures”. Kakar me considérait comme un spécimen de terrain de l’Amérique du Nord, donnant un document humain vivant aux étudiants et aux professeurs d’anthropologie, de divinités et de sciences comportementales.
Ce fût étrange et en même temps hilarant, car tout à coup je trouvais mon ancienne façon de vivre et de travailler devenir un sujet d’intérêt formel. Le plus étrange est que plusieurs autres étudiants sortaient de leur cachette pour parler de leurs propres expériences chamaniques. Nous formions un petit consortium nous réunissant une fois par semaine pour partager des idées et apprendre les uns des autres. Ce fût un sentiment magnifique d’avoir des pairs, et rapidement j’appris comme il était important et encourageant pour des chamanes (débutants ou affirmés) d’avoir une communauté. Une des grandes amitiés qui s’est forgée pendant tout ce temps fut avec Dr David Dalrymple, un analyste Jungien intéressé par le chamanisme et la psychologie archétypale et qui travaillait sur son deuxième doctorat, il était mon camarade de classe. Il attira mon attention sur quelques thèmes initiatiques chamaniques qu’il observait chez ses patients analysés.
A la fin de mes études à Chicago, j’avais écrit deux livres, PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED (la psychothérapie et le sacré) et JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et le chamanisme. Dialectique.). Ces deux livres m’ont aidé à développer une structure solide et éthique pour l’intégration du chamanisme et de la psychothérapie dans un contexte moderne, et avec le temps ils ont aidé d’autres à faire de même. D’une part grâce aux propos de Kakar sur la couverture de mon livre et d’autre part parce que mon ami David Dalrymple, qui est maintenant président de la National Association for the Advancement of Psychoanalysis (NAAP), un collège certifiant pour des psychologues Freudiens, Adleriens et Jungiens, mon livre a été soumis au comité du Gradiva Awards en vue d’être nominé. Le résultat fût qu’ en 1996 PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED a gagné une Gradiva Award pour sa contribution à la psychanalyse & spiritualité, à l’Université de New York. J’en serai toujours reconnaissant à mon ami David Dalrymple. Il m’a aidé à entrer dans la culture, ce qui fût une de mes raisons principales pour avoir été à Chicago. David Dalyrimple m’a présenté à James Hillman et Robert Bly et m’a placé à côté d’eux à la table du dinner du Gradiva Awards à l’Université de New York. L’échange d’idées entre nous fût un événement que je n’oublierai jamais. Hillmann, connu pour sa psychologie de l’âme archétypale a reçu un prix Gradiva pour son documentaire sur la dépression appelé “Something Blue”. Bly a reçu un prix Gradiva pour sa contribution à la psychanalyse par la poésie. Ce fût Bly qui engendra le “men’s movement” (mouvement de l’homme) avec son livre pionnier IRON JOHN mais ce fût sa poésie qui a touché les paysages intérieurs (inscape) de désolation et a fait croître la conscience écologique honorant la terre.
Mon deuxième livre JUNG AND SHAMANSIM IN DIALOGUE en est à sa deuxième édition et est utilisé comme texte de référence dans les Instituts Jungiens et de nombreux programmes psychologiques à travers les États Unis et l’Europe. Ces livres, ainsi que mon éducation entière à Chicago ont été inspirés et en partie dirigés par mes propres “guides spirituels” qui m’ont aidé à voir des choses et à écrire des choses qui ont crée les structures conceptuelles et légitimes dans lesquelles je pouvais travailler. Tout ceci, y compris le prix Gravida fût une sorte de rite de passage pour moi, qui m’a convaincu que je pouvais et que tout un chacun pouvait créer et apporter de réels changements dans le monde.
Pendant et après Chicago je bâtissais un grand centre de consultations dans le sud-ouest du Michigan et commençais à travailler avec deux de mes mentors chamaniques. Ai Gvhdi Waya fût mon enseignant métis Cherokee et don Alverto Taxo mon enseignant Kichwa Équatorien.
Je n’ai pas cherché Waya. Elle est une chamane métis-Cherokee venant d’une longue lignée de guérisseurs par le clan des loups de son père. Elle avait lu quelque chose que j’avais écrit, avait vu que je traitais de Jung et du chamanisme et pensait que je pourrais bénéficier d’une initiation de sa part avec deux autres Jungiens. Au début des années quatre vingt dix je voyageais en Arizona et passais une semaine dans la maison de Ai Gvhdi Waya, la Casa del Tierra Madre (la maison de la terre mère) près de Sedona. Nous avons été initié au recouvrement d’âmes et au travail d’extraction ainsi qu’au diagnostic et à la guérison par la plume et le cristal. Nous avons passé une semaine très intensive dans son pavillon dans le désert et par la suite Waya et moi-même avons continué à être en relation. Elle m’a appris énormément et continue à me soutenir dans le travail que je fais.
Elle m’a aidé à renouer les liens avec mes ancêtres métis-Cherokees et à accepter tout ce que je suis, y compris ma voie particulière d’écrivain, qui est un mélange de scolaire et de personnel.
L’année passée, Ruth la mère de Waya, décéda après une longue maladie et sa pipe sacrée m’a été léguée, à condition que je puisse rêver son nom, son genre, son gardien et son espèce. Je suis allé à la Casa pour aider à initier un autre chaman, j’ai reçu la pipe à cette époque avec l’instruction de la poser sous ma tête, sous mon lit et demander de recevoir les réponses à ces questions dans mes rêves. Je me suis réveillé à plusieurs reprises durant la nuit pour écrire les fragments de mes rêves et me rendormis en demandant encore plus de rêves. Cela m’a pris 10 rêves et deux nuits. Au troisième matin j’avais réunis toutes les réponses. Cela fût un processus stupéfiant.
Durant ces 12 années j’ai travaillé en même temps avec don Alverto Taxo, qui m’enseignait le travail avec les éléments et de “voler mon Condor”, ce qui signifiait apprendre des façons très précises d’écouter, suivre et honorer le cœur. Cela signifiait aussi apprendre à transformer la pensée et l’amener à une relation appropriée avec le cœur, en tant que son serviteur.
L’une des choses les plus valables que j’ai apprise avec lui était comment se connecter directement à la “Grande Force de la Vie” (Jatun) en ouvrant mon cœur et en saluant chaque élément, ou plante, ou personne ou n’importe quelle chose. “Tu Kuy Shunguwan Kuyanimi” sont les paroles Quechua d’un chant primordial utilisé dans quasiment tout rituel et cérémonie et elles signifient “avec toute chose dans mon cœur je te salue!”
Mon travail avec don Alverto s’est focalisé sur le “ushai” (l’essence ou l’esprit) des plantes.
Chaque chose a un ushai mais pour moi le fait de pratiquer le salut de l’esprit des plantes, d’entrer en elles, m’a fait devenir plus présent, plus rempli d’âme. Je voyais que ceci était une methode naturelle de recouvrement d’âme. De nombreux limpias (nettoyages) des Iachak Kichwa sont faits avec des fleurs, leurs esprits vous brossant, vous libérant des énergies négatives mais également vous rendant plus présents, vous amenant dans l’ ici et maintenant. A travers l’enseignement de don Alverto j’ai appris comment pratiquer le recouvrement d’âme simplement en me connectant avec mon cœur et en aidant mes clients à faire de même lors des thérapies. J’ai découvert que même les pertes post-traumatiques de morceaux d’âmes les plus tenaces reviennent naturellement en ligne si le client est suffisamment connecté au cœur, sait exactement comment l’écouter, l’honorer et le protéger adéquatement. Ces découvertes m’ont aidé à développer des techniques puissantes et simples, que j’ai intégrées à des résultats de recherches psycho-thérapeutiques (Gendlin, Rogers, Nelson et autres) afin d’aider n’importe quel individu à trouver et à accéder rapidement à la guidance par le cœur, à partir de son système de navigation, que j’ai été amené à appeler le NGS.
Ces enseignements deviennent des compétences pour les clients et sont très utiles dans le travail d’intégration avant et après le recouvrement d’âme.